« Viens Esprit Saint ! » C’est quand même un peu bizarre de s’adresser à l’Esprit Saint directement. Je veux dire comme à une personne. La Bible ne donne-t-elle pas l’impression qu’il s’agit seulement une sorte de force ? Au fond ne serait-ce pas les théologiens qui ont fait du Saint Esprit une personne ?

L’Esprit est une force

La Bible ne l’affirme pas clairement. Le mot même « esprit » signifie simplement « le souffle ».  Le Saint esprit se manifeste comme un feu à la Pentecôte ou une colombe au Baptême, mais jamais comme une personne avec qui on discute. Par exemple, dans l’évangile de Jean, Jésus s’écrit qu’il donnera « l’eau vive » à ceux qui croient en lui et Jean précise, qu’il s’agit de l’Esprit Saint (Jean 7, 37-39). Il semble donc qu’il s’agisse d’une force que Jésus nous donne pour vivre en communion avec lui et le Père.

L’Esprit est une personne

Blanc – Quand même ! Je ne sais pas ce qu’il te faut ! Dans l’évangile de Jean dont tu parles justement, Jésus désigne l’Esprit Saint comme : un autre « Paracletos » ce qui peut se traduite par « avocat », « défenseur », ou même « consolateur » (Jean 14, 16). Il affirme que l’Esprit va nous « enseigner » et nous « rappeler » tout ce qu’il a dit (Jean 14, 26).

Les Actes des apôtres racontent comment Ananie et sa femme ont essayé de « mentir à l’Esprit Saint » (Actes 5, 3). Dans le même livre, il est dit que « l’Esprit de Jésus » n’a « pas voulu » que Paul et ses compagnons restent en Asie mineure (Actes 16, 6-7).

Et le même Paul écrit dans une de ses lettres qu’il ne faut pas « contrister l’Esprit » (Éphésiens 4, 30). De telles expressions ne peuvent se dire que d’une personne !

L’Esprit aussi important que le Père et le Fils

Ce ne sont pas les théologiens qui ont inventé l’idée de mettre l’Esprit Saint sur un pieds d’égalité avec le Père et le Fils ! Il y a déjà de telles formules dans le Nouveau Testament. A la fin de l’évangile de Matthieu par exemple où Jésus commande d’aller baptiser tous les peuples au « nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » (Matthieu 28, 19). Ou encore lorsque Paul conclut ainsi sa seconde lettre aux Corinthiens :

« Que la grâce du seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu, et la communion du Saint Esprit, soient avec vous tous ! » (2 Corinthiens 13, 13)

C’est toujours l’Esprit du Père ou du Fils

Et bien justement ces formules montrent que l’Esprit a la même dignité mais aussi est qu’il est inséparable du Père et du Fils. Je veux bien qu’il soit personnel à sa manière, mais c’est comme si on glissait vers le Père ou vers Jésus à chaque fois qu’on essaye de s’arrêté sur lui ! Il est toujours « l’Esprit de Dieu », ou « l’Esprit de Jésus », mais il n’a pas son nom à Lui !

L’Esprit est multiple et insaisissable

Il est insaisissable comme le dit Jésus à Nicodème :

« Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il ne vient ni où il va. » (Jean 3, 8) !

Il est multiforme, même si c’est lui qui fait l’unité du corps du Christ, il donne à chacun un don différent (Jean 3) ! C’est peut-être pour cela que le livre de l’Apocalypse parle de « 7 esprits » qui sont devant le trône Dieu et repose sur l’Agneau, alors que pourtant c’est l’unique Esprit qui ne cesse de parler dans ce livre : « Écoutez ce que l’Esprit dit aux Églises »

Il semble bien que la Bible attribut une personnalité à l’Esprit Saint, mais il demeure en quelque sorte insaisissable. S’il est plutôt « quelqu’un » que « quelque chose » d’après la Bible, il n’est pas quelqu’un vers qui on se tourne mais qui nous tourne vers le Père dans le Christ. Ainsi, si on peut l’invoquer, c’est pour qu’il nous apprenne à trouver en Jésus le chemin vers le Père.