Arrête ! Là tu me fais la morale ! Pourquoi tu as toujours besoin de me faire la morale ? Si vous dites « Eglise », chrétien ou pire "catholique", vous pensez immédiatement "permis" et "interdits…" en particulier dans le domaine sexuel !

Pourtant, dans l’Evangile ou dans les lettres de Paul, on nous dit tout le temps que le chrétien est libéré des règles de la Loi et qu’il doit vivre comme un homme libre. Alors pourquoi l'Eglise continue à nous embêter avec ses lois morales ?

La morale est au service de la vie

Prenons une image : vous êtes sur une magnifique plage. Il fait beau, il fait chaud.  Vous avez l'intention de vous baigner, quand vous voyez.... Si ce panneau a été mis là, ce n'est pas pour vous embêter, mais parce qu'il y a des requins, des courants violents ou des eaux polluées. Le panneau n'est pas là pour vous empêcher de vivre, au contraire, le panneau est là pour protéger votre vie, pour la préserver, pour avertir d'un danger que vous ne pouvez pas encore voir.

Il en est de même pour la morale. Elle est là pour nous aider à vivre, pour nous aider à faire des choix simples qui vont dans le sens de la vie, votre vie et celle de vos frères et sœurs.

Notre Dieu est le Dieu qui donne la vie. Il n'aime pas nous voir souffrir. Or, le péché conduit à un moment donné à une souffrance et à la mort pour nous ou pour les autres.

La morale est au service de la liberté

D'accord la morale est au service de la vie. Mais avec toutes ces règles est-ce qu'on ne risque pas d'étouffer ? De ressembler à un oiseau en cage triste et déplumé?

Prenons une autre image : Nous avons un squelette recouvert de chair. C'est grâce à notre squelette que nous avons la liberté de nous déplacer, d'agir, de travailler, de construire, de serrer quelqu'un dans nos bras et finalement d'aimer. Sans notre squelette, nous serions un tas de chair immobile et sans forme.

Notre morale est comme notre squelette. Elle nous permet de nous tenir debout face aux événements. Elle nous donne la liberté d'agir, de travailler, de construire dans la durée et finalement d'aimer. La morale n'est pas contre notre liberté, au contraire elle est à son service. Pas de liberté sans un minimum de morale.

Jésus est libérateur

Mais pas n'importe quelle morale. Quand Jésus demande au paralysé de prendre son grabat le jour du sabbat, Jésus enfreint une règle morale de son époque pour laquelle il ne faut pas travailler le jour du sabbat et donc ne rien porter. Jésus nous montre où est la vie. Il nous libère d'une morale étriquée, une morale de la lettre où il faudrait appliquer et cocher une liste de commandements pour nous faire entrer dans une morale de la vie et de l'Esprit.

La liberté de l'homme est un bien infiniment précieux au yeux de Dieu. Pour rien au monde, il ne veut la forcer. C'est si vrai que l’Église place au-dessus de toutes les règles morales la liberté de conscience. Cela veut dire que quand vous êtes éclairé par les règles morales de l’Église, si votre conscience vous indique d'agir autrement, vous devez suivre votre conscience. C'est elle la loi suprême où agit l'Esprit de Dieu. S’il y a des commandements dans la foi chrétienne, c’est pour nous aider sur notre chemin, le chemin qu'est le Christ Jésus où le but à atteindre est une vie de bonheur avec Dieu et avec nos frères.

Si nous avons donc besoin d’une morale comme chrétiens, c’est parce que nous croyons que Dieu nous veut libre dans l'Esprit. Notre morale est un lieu où nous nous rapprochons du Christ pleinement libres et vivants. C’est en ce sens que la théologie peut traiter de morale. Elle est le regard que Dieu pose sur notre vie. Un regard qui n’est pas là pour nous dicter notre conduite, mais nous conduire au bonheur.