2. La Bible nous dit quoi faire ?
Je viens de donner un conseil de lecture, mais à quoi sert-il dans notre vie de tous les jours ?
Blanc : C’est mon premier conseil pour lire la Bible : « 1er Conseil : Lire en chrétien ». Ne pas se chercher soi-même dans le texte biblique mais chercher d’abord le Christ ! Je crois que nous venons de voir que même dans un évangile ce n’est pas si facile !
Noir : Attends un moment : c’est bien beau ton conseil là ! Mais la Bible je la lis aussi pour savoir ce que je dois faire, moi ! La Bible ce n’est pas qu’un bouquin pour apprendre son catéchisme ! C’est la Parole de Dieu pour moi aujourd’hui ! Elle doit m’interpeller personnellement ! Me faire changer ! m’apprendre une nouvelle manière de voir le monde et d’agir !
B : Je vois ce que tu veux dire, mais attention ! Ta manière de présenter la Bible en ferait presque un livre magique qu’il suffirait d’ouvrir pour entendre des voix célestes ! Au sens strict, pour un chrétien, la Parole de Dieu c’est Jésus lui-même, qui est la Parole faite chair ! La Bible contient cette Parole non parce qu’elle consignerait les mots sortis de la bouche même de Dieu mais parce qu’elle nous permet de rencontrer Jésus !
N : Dans le Nouveau Testament ?!
B : Non, dans l’Ancien aussi ! Car toutes les Écritures témoignent de ce Dieu qui vient habiter parmi les hommes, qui leur donne sa vie et les sauve ! Jésus Christ accomplit tout l’Ancien Testament parce qu’il y est déjà à l’œuvre !
N : D’accord, je ne vais pas te contredire sur ce point, mais je n’en démords pas : si Jésus est présent dans toute la Bible c’est bien pour me parler et changer ma vie ! Regarde par exemple quand Jésus raconte l’histoire du bon samaritain c’est pour que son interlocuteur apprenne à faire preuve de compassion envers son prochain.
B : l’exemple que tu donnes est intéressant car, si on s’intéresse seulement à la « morale » de l’histoire, cela fait de Jésus un simple maître de sagesse comme il y en a mille ! Mais Jésus ne fait pas que parler de compassion : il a mené jusqu’au bout cette œuvre de compassion en mourant et en ressuscitant ! Il est lui-même le bon samaritain véritable qui vient guérir l’humanité laissée pour morte au bord du chemin !
N : Oui mais là tu sous-entends que c’est nous le blessé au bord du chemin ! Tu avais d’ailleurs fait la même chose dans ta vidéo ! Tu disais de ne pas s’identifier trop vite au paralytique mais juste après tu affirmais que le texte nous mettait « dans la tête » des scribes ! Tu vois bien qu’il n’est pas possible de ne pas se trouver soi-même quand on lit un texte biblique !
B : Je te l’accorde ! En fait il est normal et même bon de s’identifier aux personnages et aux situations qu’un texte dépeint ! Mais ce que je voulais dire dans mon conseil, c’est que justement cette pente naturelle peut vite nous entrainer à faire du texte un prétexte pour se regarder soi-même. La Bible cesse alors d’être un visage, un vis-à-vis, pour devenir un miroir !
N : D’où ton idée de « chercher d’abord le Christ » ! Mais quand on y réfléchit : si je suis chrétien ce que la Bible nous apprend sur Jésus, ce qu’il est, ce qu’il fait, cela aura forcément des conséquences sur ma vie ! Donc on pourrait dire que chercher le Christ et chercher ce que la Bible me dit pour ma vie ne s’oppose pas !
B : Oui à condition de commencer par « chercher le Christ » !
N : « Cherchez d’abord le royaume et son roi et tout le reste vous sera donné par surcroit » !
B : Quelque chose comme ça !
frère Pierre de Marolles
Frère Pierre de Marolles est frère dominicain de la province de Suisse. Après des études à Fribourg, En 2021, il poursuit un doctorat à Louvain-la-Neuve, où il continue de travailler sur l'Apocalypse.
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