7. Le baptême des adultes, comment ça se passe ?
Au terme du carême, généralement dans la nuit de Pâques, la célébration du baptême proprement dite peut être effectuée. Il est généralement célébré par l évêque et comprend différentes parties.
Toute célébration chrétienne commence par une liturgie de la parole de Dieu. Nous écoutons la parole de Dieu et c’est parce qu’elle nous touche, que nous avons la foi.
La litanie des saints
Au moment de la célébration du baptême, l’assemblée entonnera le chant de la litanie des saints, appelant l’intercession de ces derniers, c’est-à-dire de ceux qui ont pleinement vécu leur baptême jusqu’au bout et qui constituent par là un exemple pour ceux qui veulent vivre chrétiennement. Quel serait en effet celui qui aurait connu dans sa famille ou ses proches une personne exceptionnelle et qui viendrait à l’oublier immédiatement ? L’Église a ce sens de la famille qui n’oublie pas les belles personnes du passé qui peuvent encore tant inspirer notre présent.
La renonciation au mal, et le credo
Le catéchumène est invité à renoncer publiquement au mal ; A trois reprises l’Eglise va lui demander s’il renonce au mal et à Satan. C‘est parce qu’il renonce au mal, qu’il décide cette conversion, qu’il peut ensuite être invité à proclamer sa foi et de nouveau à trois reprises, l’évêque demandera « croyez vous en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit ? » le candidat répondra à trois reprises : « je crois » avec force et conviction !
Le baptême d’eau
Ensuite l’évêque procédera à la bénédiction solennelle de l’eau baptismale. Il reçoit alors le baptême d’eau, est plongé dans la mort et la résurrection du Christ, à travers l’eau du baptême. A trois reprises en versant de l’eau au sommet de sa tête, l’évêque lui dira : « je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit »
Le catéchumène est accompagné pour cette démarche par ses parrain et marraine, c’est-à-dire des personnes de référence pour lui, qui ne sont pas forcément de sa famille .. des gens à qui il pourra confier sa vie spirituelle dans sa préparation au baptême mais aussi après son baptême.
Les rites du vêtement et de la lumière
Un second rite après l’eau du baptême est celui du vêtement blanc : il a vécu quelque chose d’intense intérieurement et le vêtement blanc révèle que la purification intérieure qu’il vient de recevoir dans le baptême est tellement forte intérieurement qu’elle ne pourrait faire autrement que de rayonner à l’extérieur, autour de lui. Il est « une création nouvelle dans le Christ », il a revêtu le Christ.
Dernier signe du baptême : celui du cierge allumé
En effet, accompagné de ses parrains et marraines, il reçoit le cierge allumé au cierge pascal. Ce cierge pascal est celui de la lumière du ressuscité dans la nuit de Pâques. Il invite le baptisé à vivre de la lumière du Christ, à ne pas laisser éteindre sa propre lumière (foi), mais à toujours trouver la force de se tourner vers celle de Notre Seigneur, en allant puiser à la bonne source, celle du Christ, en particulier dans les moments sombres de l’existence qui ne manqueront pas de venir de temps à autre. Le cierge allumé rappelle cette responsabilité du chrétien de rester à proximité du Christ, à savoir où puiser sa lumière.
Après tous ces rites, le catéchumènes est baptisé ; il peut recevoir le sacrement de confirmation.
La confirmation
C’est joyeusement que le baptisé reçoit alors le sacrement de la confirmation avec le saint-chrême marquant le baptisé après l’imposition des mains par l’évêque à la manière dont Jésus le faisait : « N., sois marqué de l’Esprit-Saint, le don de Dieu ». On sait par différents écrits (Lettre de Jacques) que les apôtres vont continuer à imposer les mains en différentes circonstances, comme le faisait Jésus
Cette imposition des mains marque la demande de la venue de l’Esprit de Dieu lui même ; c’est l’Esprit Saint qui est sollicité à cet instant présent pour venir marquer le baptisé de sa propre vie, l’évêque utilise une huile parfumée différente de l’onction des catéchumènes utilisée précédemment, qui est le saint-chrême et qui marquera le front du baptisé par l’évêque : « sois marqué de l’Esprit Saint ».
L’Eucharistie
Le baptisé est prêt pour pouvoir enfin communier pleinement au corps et au sang du Christ, à faire une « commune-union » avec lui, car il a intégré son « corps mystique », c’est-à-dire l’Église, après avoir effectué avec une grande sincérité cette longue démarche de conversion et d’apprentissage humble de la vie de foi véritable.
Le temps de la mystagogie
Tout commence alors pour le chrétien ...
Devant le baptisé s’ouvre un dernier temps, celui de la « mystagogie », le temps de vivre simplement la grâce de son baptême et de la répandre autour de soi. Il ne s’agit de rien d’autre que d’approfondir sa foi et de la « traduire toujours plus dans sa vie ». Accompagné par ses parrains et/ou marraines ainsi que par ses pasteurs, il apprend à participer aux assemblées dominicales, à grandir dans la prière et la foi, à l’approfondir, à en témoigner. Chaque baptisé qui a reçu l’Esprit Saint est appelé à devenir lui même un témoin de la foi et de la grâce que Dieu lui donne dans chaque moment de sa vie.
Pour aller plus loin : Rituel de l’initiation chrétienne des adultes, Desclée/Mame, Paris, 1997.
Frère Patrick Gillard
Frère Patrick Gillard a longtemps été aumônier en prison. En 2023, il vit au couvent de Louvain-la-Neuve, où il est aumônier d'étudiants. Il travaille aussi en proximité avec le monde de la prostitution.
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